Malgré leur incroyable présence et leur rôle vital au sein de nos écosystèmes, les insectes sont souvent la cible de préjugés tenaces. Mais il est fascinant de voir un nombre croissant de personnes se tourner vers l’entomophagie, cette pratique qui consiste à déguster des insectes et qui gagne en popularité au Québec et partout en Occident … comme pour près de la moitié de la population mondiale qui savoure des insectes depuis des millénaires pour les propriétés nutritionnelles et leurs goûts.
Ces réactions ne sont pas sans rappeler celles des gens d’ici, il y a 30 ans à peine, face au poisson cru des sushis, ou plus récemment encore, devant la cuisine exclusivement végétale. Ah, comme les palais évoluent avec le temps!
Des poids lourds pour l’environnement
L’inclusion d’insectes comestibles dans notre alimentation est un choix écologique selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Comparé à l’élevage animal, lequel émet 15% des gaz à effet de serre de la planète, l’élevage de grillons nécessite 2 000 fois moins d’eau, 13 fois moins de terre, 12 fois moins de nourriture, et génère 100 fois moins de gaz à effet de serre que celle du bœuf. De plus, les grillons ont un meilleur rendement, avec 80 % de leur masse consommable contre 40 % pour le bœuf.
La production d’insectes contribue également à la réduction du gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire en utilisant des résidus alimentaires et en produisant du frass, un excellent engrais naturel.
Tous les goûts sont dans la nature
Riches en protéines, vitamines et minéraux (vitamine B12, zinc et fer en particulier), les insectes comestibles représentent un puissant concentré nutritionnel. Leur introduction dans l’alimentation quotidienne, entiers ou intégrés en poudre dans des craquelins, du pain ou autres, constitue une option équilibrée et rassasiante.
Ils sont généralement neutres en goût, mais peuvent aussi avoir des saveurs surprenantes, comme le délicat goût de noisette du grillon des firmes Entologik, Alimentomo ou Entovert, le goût épicé de poivre rose de la tartinade à base de ténébrions meuniers d’ÉcoDelys, ou encore les notes chocolatées de la poudre de ténébrion meunier des entreprises Ribozome ou de la Ferme des Blés d’Or.
Des grillons grillés aux craquants criquets
Les insectes sont bons pour la santé, mais ça ne veut pas dire qu’on peut manger ceux qu’on trouve dans le jardin ou dans la nature. Non seulement il faut savoir identifier ceux que l’on peut manger, mais aussi, savoir les transformer requiert des connaissances précises. C’est pourquoi au Québec, l’élevage et la commercialisation d’insectes comestibles suivent des normes strictes afin de garantir la salubrité alimentaire.
Le Québec compte 30 producteurs et 16 transformateurs (production doublée de 2020 à 2022) pour mettre sur nos tablettes des produits prêts à manger tels que le pain de grillons Globe Protein, la pizza d’Intrinsekt, les craquelins Fafa au BBQ de TriCycle, et la bière Jiminy CrickAle de La Korrigane.
Un saut de puce vers l’avenir
D’éminents chefs explorent désormais la gastronomie par les insectes et il ne serait pas étonnant de voir bientôt au menu d’heureux mariages de saveurs qui transformeront nos a priori. Car les insectes comestibles, à l’instar du poisson cru et des sushis autrefois, offrent une nouvelle aventure culinaire, en plus de s’avérer une importante source de nutrition écologique pour l’avenir.
Sources :
- Aliments du Québec – En savoir plus
- Détaillant Alimentaire – En savoir plus
- Les amis de l’insectarium – En savoir plus
- Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) – En savoir plus
- Web-Agri – En savoir plus
* Cet article a été rédigé dans le cadre du Programme de développement des marchés bioalimentaires (PDMB). Ce programme, financé par le MAPAQ, vise à supporter les transformateurs alimentaires dans la valorisation et la commercialisation de leurs produits. Cliquez ici pour en savoir plus.
